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« Marquée au fer »– Eva Delambre

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J’attendais ce cinquième livre d’Eva Delambre avec réserve pour deux raisons. La première était que j’avais été déçue de son précédent roman « L’envol de l’Ange » dans lequel je ne m’étais pas retrouvée. Pas assez d’évidence. La deuxième était qu’Eva Delambre avait un jour prévenu ses lecteurs que l’histoire de « Marquée au fer » serait celle de Hantz et de sa soumise Laura, deux protagonistes de « Devenir Sienne » (le premier roman de l’auteure), histoire à laquelle je n’avais pas vraiment adhéré pour diverses raisons mais tel n’est pas le sujet de mon propos ici. Hantz y était décrit de manière très caricaturale et très théâtrale, trop pour qu’il soit crédible à mes yeux… En parallèle, « Marquée au fer » était clairement affiché comme un roman pour public averti, où le SM serait abordé sans détour. Évidemment, l’idée me plaisait énormément, mais je craignais alors que l’auteure s’égare et fasse de Hantz cette figure que je n’avais pas apprécié dans « Devenir Sienne ». J’avais peur que ça soit « trop » et que ça sonne faux. « Marquée au fer » était donc attendu avec une certaine retenue et méfiance de mon côté et pourtant…

Mon but n’est certainement pas de vous livrer l’histoire du livre. Vous ne trouverez ici que mon avis, ma critique personnelle en rapport avec ma propre expérience de ma soumission mais rien de plus. Cette histoire, pourtant attendue sur la défensive, m’a transportée, transcendée, submergée. Dire que je l’ai aimée est trop faible. Je l’ai adorée. Tant et tellement qu’après l’avoir lu dans son intégralité, je me lance dans la relecture immédiate de ce roman. Pour le savourer plus lentement, et m’imprégner des détails que mon cerveau n’a pas eu le temps d’enregistrer à cause de la boulimie de ma première lecture.

Là où je craignais que l’auteure en fasse trop, il n’y a eu que justesse et évidence. Une évidence que j’ai ressenti chez les deux personnages principaux mais qui m’a particulièrement touchée chez Laura tant je me suis reconnue en elle sur de nombreux points. Laura ne doute pas de sa soumission, ne s’interroge pas sur ce qui est bien ou ne l’est pas, ou sur le pourquoi du comment elle aime ça. Laura vit sa soumission et s’offre. Laura ne porte pas un désir de soumission, Laura sait que c’est le fondement de son être. C’est une certitude. Une évidence. Elle ne se pose pas de question. Elle sait et assume pleinement sa différence. Et c’est cette évidence qui a résonné chez moi de manière incroyable. Par exemple, Laura parle souvent de ce que les autres nomment « humiliation », un terme qui ne fait pas écho chez elle et pour cause. Laura ne sent pas humiliée. Dans ces moments, il ne s’agit pas pour elle d’aimer ressentir de l’humiliation imposée par son Maître. Non, c’est aimer ça tout simplement. C’est aimer se faire insulter, cracher dessus, gifler et plus encore. Et ça, c’est complètement différent. De la même manière Laura n’aime pas se faire frapper, flageller, fouetter par son Maître seulement parce que, Lui, en a envie. Non, Laura aime la douleur, aime avoir mal, cherche la limite et en veut toujours plus, plus loin, plus fort. Je me vois dans Laura, dans cette quête et ce besoin ultime d’absolu. Au-delà de me faire plaisir, cela m’a fait du bien. Laura a parlé à l’esclave que je suis. Elle m’a parlé intimement et profondément… J’ai aussi retrouvé dans son Maître beaucoup du mien. Hantz parle peu, il ordonne et impose mais ne discute pas. Pas de grandes tirades ni de grandes explications. Un geste ou un regard suffit pour obéir. Hantz est également un Maître sadique. Il aime contraindre et soumettre mais aussi, il aime faire mal. Il aime marquer le corps autant qu’il marque l’âme. Il est aussi d’une exigence extrême lors de ses séances, imposant le silence et la dignité à sa soumise. En ça, j’ai tellement reconnu mon Maître… Hantz et Laura sont l’essence même de ce que nous sommes mon Maître et moi. Nous sommes faits dans le même moule. Et notre Lien est de la même nature. Bien entendu, il s’agit d’un roman, il y a donc une bonne partie de ce qui y est conté que jamais nous ne vivrons. Mais il constitue le fantasme que j’aimerais atteindre. Pouvoir égaler Laura dans sa résistance à la douleur et dans son abnégation la plus totale. Elle est celle que j’aimerais être et que je travaille à être. Elle est mon principe de plaisir là où je dois composer avec le principe de réalité…

« Marquée au fer » a pour moi détrôné « l’Esclave » qui était jusqu’alors mon roman préféré d’Eva Delambre. Ce cinquième opus m’a touchée en plein cœur et laissera chez moi des envies d’encore.

Carla.

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